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28 novembre 2007 3 28 /11 /novembre /2007 16:01

A ceux qui s'étonnent de voir figurer un grand nombre d'acteuis et d'actrices non Italiens dans les rubriques Giallo-Kings et Giallo-Queens, il faut rappeller que le Giallo, à ses débuts, était considéré comme un genre de cinéma "mineur", souvent réalisés par des metteurs en scènes spécialisés dans les "Séries B", à savoir les Péplums, les films d'Horreurs ou les Westerns spaghettis. Ce n'est plus tard, que lorsqu'ils s'aperçurent de l'engouement du public pour de tels films, que les stars Italiennes acceptèrent de tourner dans de tels films, et encore, si ils étaient réalisés par des metteurs en scène renomés, comme Luigi Commencini par exemple. Mais pour l'heure, c'est à dire fin des années 60 début des années 70, ce sont surtout des acteurs étrangers qui acceptent de tourner dans des giallis. Soit pour commencer une deuxieme carrière en Italie (comme Luc Méranda où Carroll Baker par exemple), leur cote au box-office étant en baisse dans leur pays d'origine, soit pour pouvoir se payer ainsi le luxe d'avoir une carrière dite internationnale comme c'est le cas de l'acteur suivant, Jean-Louis Trintignant, qui tourna pas mal en Italie.

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Notre Frenchy King est né le 11 décembre 1931 à Piolenc (à coté d’Orange) dans le Vaucluse. C’est à l’age de 19 ans qu’il découvre sa véritable vocation (devenir comédien) en assistant à la pièce de Molière, « L’Avare », mise en scène par le grand Charles Dullin. Il quitte d’ailleurs la fac d’Aix en Provence sur le champs pour monter à la capitale suivre les cours de Dullin. Peu de temps après, il épouse l’actrice Stéphane Audran (future Madame Claude Chabrol). Il débute sur les planches en 1951, dans la compagnie Raymond Hermantier, puis il suit des cours de réalisateur à l’IDHEC ((Institut des Hautes Etudes Cinématographiques), ce qui lui servira (bien) plus tard, lorsqu’il réalisera son premier film, en 1972 (une sorte de Giallo d’ailleurs) le surprenant « Une journée bien remplie » avec Jacques Dufilho. C’est en 1956, après avoir fait quelques actes de présence comme figurant, qu’il débute sous l’œil bienveillant de Christian-Jacques dans « Si tous les gars du monde ». Des p’tits gars qui ont bien du l’envier quand Roger Vadim le maria l'année suivante à Brigitte Bardot, le temps d’un film: « Et Dieu créa la femme ». En 1966, Claude Lelouch lui offre son deuxième ENOOOOOOORME succès : « Un homme et une femme ». Il ne cessera dès lors une éblouissante carrière, sautant allègrement du film engagé (« Z ») à la comédie (« Je vous aime») en passant par les films policiers (« Un flic »), les westerns (« Le silencieux ») , les films d’auteur (« Le Jeu avec le feu »), les drames (« Le train ») pour n’en citer que quelques uns (hélas, la liste est bien trop longue, plus de 135 films). Et bien sur, il tourna aussi dans plusieurs giallis. Dans le premier, « Col cuore in gola » (« Le cœur aux lèvres », réalisé par Tinto Brass en 1967), il est un écrivain expatrié à Londres, qui  tombe amoureux de la belle Ewa Aulin, blondinette écervelée qui a la fâcheuse manie de semr sur son chemin une multitude de cadavres.
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Deux ans plus tard, il retrouve Ewa dans « La morte ha fatto l'uovo » («La mort a pondu un œuf ») ou cette fois-ci, il joue le rôle d’un riche éleveur de poulet industriel, marié à Gina Lollobrigida, un voyeur pervers qui a la facheuse manie de tuer les prostituées avec qui il entretient des relations plutôt SM. Contrairement à ce qu’en pensent les mauvaises langues, Ewa ne joue pas une des putes mais sa nièce, une vraie salope quand même…. 
 giallo-07-084.jpg morte-a-fatto-l-uovo-25-copie-1.jpg
La même année (en 1969 donc), Umberto Lenzi le fait tourner dans « Cosi dolce…cosi perversa » (« Si douces si perverses « ) ou son cœur balance entre Erika blanc et Carroll Baker, un rôle en or dans un film complètement amoral… qui remporta un immense succès en Italie.
 cosi-dolce-cosi-pervesa--24.jpg cosi-dolce-cosi-pervesa--27.jpg
Enfin, en 1976, il interprète un dandy homosexuel de la haute bourgeoisie Turinoise, suspecté par Marcello Mastroianni pour le meurtre d’un architecte (retrouvé le crâne fendu par un phallus en marbre... ) dans le très beau « La donna della domenica » (« La femme du dimanche ») de Luigi Commencinni.
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On pourrait citer un cinquième film, une coproduction franco-italienne cette fois-ci, le très réussi « Sans mobile apparent » (de Philippe Labro), ou il interprète le rôle d’un inspecteur de police Niçois, qui doit retrouver au plus vite un tueur qui a déjà fait trois victimes en trois jours et qui opère selon un mode bien précis: il tue les acteurs d'une pièce de théatre, jouée il y a 20 ans à l'université de Nice, dans l'ordre de leur apparition en scène. Comme le tueur de giallo, l’assassin opère dans l'ombre, toujours ganté, sauf que cette fois-ci, il tue ses victimes avec un fusil à lunette et non pas une arme blanche. Le scénario est tiré d'un roman d'Ed McBain, "Ten plus one" (qui fait partie de la série des aventures de l'inspecteur Carella, du  comissariat du "87è district", non pas de New-York mais d'Isola, une ville imaginaire") et l'action est transféré comme je le disais plus haut à Nice.On y retrouve Laura Antonelli, Stepahne Audran, Jean-Pierre Marielle et aussi un comédien qui ne le resta pas longtemps, ouf!, Sacha Distel!
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Jean-Louis Trintignant sera donc le premier d'une longue série d'acteurs français à jouer dans les giallis, de Jean Sorel à François-Eric Gendron (oui, le "vieux" jeune premier de la série télé "Avocats et associés"...) 

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