Rendons aujourd'hui hommage à un comédien à la carrière internationnale immense (plus de 170 films en un peu plus de 40 ans) et dont on parle très peu, surtout en France. Né à Paris le 15 octobre 1935, il débute en 1960 dans le film policier de Jacques Becker, "Le trou", dans lequel il interprète Manu, un des détenus de la prison, huis-clos ou se déroule l'action du film. Ce rôle lui vaudra, d'entrée de jeu une nommination aux célèbres BAFTA (British Academy of Film and Télévision Awards) et lui permettra de émarrer une très longue carière internationnale, principalement faites de films tournés en France et surtout en Italie, ou il réside. Parmi ses films les plus connnus, on retrouve, excusez du peu: "Plein feux sur l'assassin" de Georges Franju, "Les 55 jours de Pékin" de Nicholas Ray, "7 homme en or" de Marco Vivario, "Une femme mariée" de Jean-Luc Godard, "R.A.S" d'Yves Boisset, "Portier de nuit" et "Au dela du bien et du mal" de Liliana Cavani, "Sandokan", une minie série télévisée très populaire, "Un homme et une femme, 20 ans déja" de Claude Lelouch, "Nikita" de Luc Besson et dernièrement dans le dernier opus de Dario Argento consacrées aux sorcières "les 3 Mères", "La terza Madre". Peu d'acteurs peuvent se vanter d'avoir tourner dans autant de succès et pourtant, on peine à trouver des articles ou des renseignements sur lui, tant dans les revues que sur le net... Il est cependant a noter que lorsqu'il tourne en France, Philippe Leroy le fait généralement sous son vrai nom, Philippe Leroy-Beaulieu. Un nom qui vous rappelle quelque chose ? Normal, il est le père de la comédienne Philippine Leroy-Beaulieu, notament connue pour son rôle de la mère qui largue son bébé dans "3 hommes et un couffin" de Coline Serreau. Ainsi que celui du comédien Terence Leroy-Beaulieu (qui tourne en fait surtout pour la télévision) et qu'il a eu avec l'actrice Françoise Laurent. Il fut décoré à Agde des insignes de Chevalier de la légion d'honneur en juillet 2006 par son frère, Pierre Leroy-Beaulieu, maire de la ville, une manière comme une autre de reconnaitre non seulement ses brillants états de service en tant que parachutiste durant les guerres de Corée et du Vietnam,mais aussi sa brillante carrière d'acteur...
Parmi les 171 films et téléfilms recensés aujourd'hui, Philippe Leroy(-Beaulieu) apparu dans 5 gialli:
dans le tout premier, réalisé par Luigi Bazzoni (1964), "La donna del lago", dont nous avons parlé il y a peu, Philippe Leroy joue le rôle de Mario, le fils de l' aubergiste d'un petit village qui fut l'amant, tout comme son père d'une jeune femme disparue et que recherche un écrivain dépressif. Un giallo plutôt psychologique que certains critiques comparèrent même à "L'année dernière à Marienbad" d'Alain Resnais, c'est dire à quel point le film manque sérieusement de scènes d'action...
Dans son second giallo, "Senza sapere niente di lei", mis en scène par Luigi Commencinni en 1969, Philippe Leroy est Nanni Bra, un détective chargé par une compagnie d'assurance d'enquéter sur la mort suspecte d'une brave mère de famille de 5 enfants qui venait juste de souscrire une assurance vie, comme par hasard, quelquelques jours avant sa mort, et cela au profit de ses rejetons... Malheureusement, notre brave détective tombe amoureux d'une des filles de la défunte, ce qui ne va pas faciliter son enquète d'autant plus que cette brave jeune femme semble être la coupable idéale... Le premier des deux gialli réalisé par Commencini, bien moins intéressant hélas que le second, "La donna domenica", dont nous avons fait l'éloge ici même aussi!
"Fémina ridens" de Piero Schovazappa (1969), son troisième giallo, est bien plus interessant. Il joue le rôle du Docteur Slayer, un homme dont le plaisir est de kidnapper les jeunes femmes et d'en faire ses esclaves sexuelles, avant de les assassiner. Un jeu pervers dont il pourrait cependant bien devenir une des prochaines victimes... La aussi, pas de scènes de meurtres sanglants perpétrés à coup d'arme blanche, mais une lente descente aux enfers des deux protagonistes, Leroy et sa "victime", la belle Giallo-QueenDamar Lassender... Dans le film, Philippe Leroy, devenu blond pour l'occasion, n'est pas avare à nous montrer, sous tous les angles, sa merveilleuse plastique et son "six pack" à faire palir d'envie plus d'un JCVD.
Dans son quatrième giallo, "Un omicido perfetto a termine di legge", réalisé par Tonino Ricci en 1971, il incarne Marco Breda, un riche playboy, devenu amnésique suite à un accident de hors-bord, et qui voit son entourage proche se faire décimer par un mystérieux assassin. Au bord de la folie, notre héros se demande s'il ne serait pas le tueur en question... A moins bien sur qu'il ne soit victime d'une sombre machination dont le scénariste, hélas lui aussi amnésique, oublie rapidement de nous faire part...
"La ragazza tutta nuda assassino nel parco", réalisé en 1972 par Alfonso brescia fait partie de la race des gialli à oublier rapidement, tellement il est raté. Une sombre histoire de lmeurtres commis dans un chateau et dont l'enquète est menée par un détective plus intéréssé à batifoler avec les starlettes engagées pour le film qu'a mener une enquète. Face à un Robert Hoffman (le détective) assipide et ennuyeux, Adolfo Celi et Philippe Leroy ont du mal à garder leur sérieux... Nous aussi!
Enfin, dernier giallo (si l'on veut) dans lequel Philippe Leroy joue: "Une Vita lunga un giorno" , réalisé par Ferdinando Baldi en 1973 ou Philippe Leroy joue un riche homme d'affaire Gènois qui propose à un matelot interprété par Mino Reitano un étrange marché: il donnera à ce dernier une grosse somme d'argent (argent qui servira au pauvre homme à sauver la femme qu'il aime, Ewa Aulin, gravement malade du coeur et qui doit se faire opérer de toute urgence), en échange de quoi, il participera à une chasse d'un genre assez particulier, à savoir une chasse à l'homme dont il sera le gibier. Enième version des "Chasses du Comte Zaroff", doit on considerer ce film, au demeurant très bien fait, comme étant un giallo? Il semblerait que oui, étant donné qu'il apparait assez souvent dans les listes de gialli.
Enfin, pour la bonne bouche, et malgré que ce film ne soit pas un giallo, voici une photo de Philippe Leroy dans le seul film (hélas) qu'il ait tourné avec le roi du giallo, Dario Argento: "Mother of tears", qui comme c'est indiqué dans son titre, nous a fait versé bien des larmes...
Espérons, étant donné que le giallo semble vouloir renaitre de ses cendres, que Philippe Leroy tournear encore dans quelques films de ce genre qui nous est si cher et, qui sait, peut-être un jour, aurons nous l'immense joie de le retrouver dans un giallo signé Dario Argento... Qui vivra, verra...!